Brève 3: Parce que j’ai trouvé ça très drôle ce matin

Je partage avec vous une image de my-one-favorite-quote.tumblr.com (source inconnue, via Facebook pour ma part).

Voir plus bas pour ma traduction. Source de l’image: my-one-favorite-quote.tumblr.com, via Facebook.

En prime, ma traduction:

« Les règles de la propriété d’un bambin

1. Si je l’aime, c’est à moi.

2. Si c’est dans ma main, c’est à moi.

3. Si je peux te le prendre, c’est à moi.

4. Si je l’avais il y a un instant, c’est à moi.

5. Si c’est à moi, ça ne peut JAMAIS sembler être à toi, de quelque façon que ce soit.

6. Si je fais ou construis quelque chose, tous les morceaux sont à moi.

7. Si ça ressemble à quelque chose que je possède, c’est à moi.

8. Si je l’ai vu le premier, c’est à moi.

9. Si tu joues avec quelque chose et que tu le déposes, ça devient automatiquement ma propriété.

10. Si c’est brisé, c’est à toi. »

 

Oui, définitivement, c’est bien vu!

Hyperactivité, turbulence et tourbillons

Lorsque j’emmène mon fils au supermarché, on me dit de plus en plus qu’il bouge beaucoup. Oui, il court un peu, oui, il veut « voir des autos » (et se plante devant la fenêtre pour regarder le stationnement pendant que je paie nos achats). Et ça me chicote ce matin: est-ce normal? Le fantôme de l’hyperactivité hante nos murs. Il paraît même qu’on parle de dépister l’hyperactivité chez l’embryon (Chiche, 2012)!!!

Qu’en est-il exactement du problème? Avec sa définition floue (« agitation motrice, déficit de l’attention, impulsivité » (Chiche, 2012)), il y a d’abord la nécessité de bien identifier le ou les comportements en question. Mon côté anthropologue sonne bien vite une sonnette d’alarme:

  • Est-ce qu’il y a « vraiment » des comportements excessivement agités dans toutes les sociétés et à toutes les époques?

Fourneret (2001) parle de 3 à 5% des enfants d’âge scolaire en Occident (statistiques stables entre 1980 et 2000) et remarque que la description de l’hyperactivité avait déjà été faite à la fin du 19e siècle. Si vous voulez mon avis, je trouve le constat de Wikipédia beaucoup plus pertinent: la fréquence des cas d’hyperactivité change énormément selon l’époque et la culture (entre 1% à Hong Kong et 25% aux États-Unis).

Donc: soit on fait face à un problème de définition de l’état de santé (qu’est-ce que « trop » d’agitation, versus une énergie « normale » chez un enfant?), définition qui changerait selon la culture (1), soit c’est un problème qui n’existait pas avant (ou qu’on identifiait mal), soit il n’existe pas partout (ni de tout temps). Si ma dernière hypothèse est la bonne, cela signifie qu’il faudrait chercher du côté des manières de vivre et de penser (et donc, des éléments culturels) pour comprendre l’apparition et le nombre de cas de cette « maladie ».

Se pourrait-il que l’hyperactivité soit en lien avec l’école? Je m’explique: les débuts de l’école – comme institution obligatoire pour presque tout le monde – date du milieu du 19e siècle en Occident, où on entreprend l’alphabétisation de la population (voir Wikipédia). Arrive ainsi le modèle de la classe, où l’enfant doit s’asseoir de longues heures, en se concentrant pour apprendre.

Peinture d’Albert Anker (en 1896), représentant une classe dans une école de village en Suisse en 1848 (source de l’image: Wikipédia).

La question que je pose est celle-ci: est-ce une « bonne » façon d’apprendre? Je veux dire que le standard de l’école occidentale n’est pas adapté à tous les élèves sans exception: certains ne s’y adaptent que difficilement, et d’autres pas du tout… Viennent alors à la rescousse les médecins et les entreprises pharmaceutiques pour contraindre l’enfant en mouvement à l’immobilité, toute la journée ou presque, à l’intérieur, sur sa chaise, sagement.

Cherchez l’enfant « pas sage » dans l’image: il doit rentrer dans le moule! (source de l’image: Wikipédia).

En passant, il y a déjà un bon moment qu’on s’interroge sur les difficultés de réussite qu’éprouvent les garçons à l’école… Pourquoi sont-ils habituellement moins bons que les filles? Est-ce parce que les filles sont plus intelligentes (*gros toussotement sarcastique*) ou bien parce que l’école est « conçue » dans une forme qui leur convient davantage (par notre façon de les élever ou par leur sexe???)? – Je ne mets en doute l’intelligence de personne, mais je ne peux pas me résoudre à une réponse aussi courte. – Disons que je préconise une revalorisation de l’exercice physique dans le cadre scolaire, avec intégration de périodes fréquentes pour bouger. Ça ne fera du mal à personne de s’aérer le cerveau un peu! Et je suis convaincue qu’un enfant qu’on laisse s’exciter à sa guise pendant un certain temps pourra ensuite se concentrer plus efficacement. Lâcher la télé, aussi. C’est mauvais pour les neurones de bébé (et de tout le monde aussi, j’en suis sûre!).

Passons maintenant en revue des causes « écologiques » mises au ban des accusés par rapport à l’hyperactivité: il y a les métaux lourds comme le plomb (« arrête de téter les tuyaux! »), les additifs alimentaires (des colorants et un conservateur: le benzoate de sodium), les pesticides et insecticides et la consommation d’alcool ou de tabac par la mère durant la grossesse (Wikipédia et Wikipedia). J’aimerais bien trouver s’il existe des études en rapport avec la consommation de sucre. (Mais, en même temps, comment faire une étude scientifique sur les résultats de l’absorption de sucre par les enfants alors que presque tout ce qu’on leur offre en est saturé???)

Je n’ai pas encore de réponses à toutes mes questions. C’est, encore une fois, un dossier à suivre.

Mise à jour (27 mars 2013): Il semblerait que l’hyperactivité soit plus présente dans les régions où on manque de soleil. Du moins, l’influence lumineuse sur le cycle circadien expliquerait environ 1/3 des cas de troubles d’attention (voir l’article de Sciences et avenir).

(1) Il y a aussi une question de sexe dans l’hyperactivité. Mais lequel? Wikipédia en (français) parle de 3 à 9 fois plus de filles et Wikipedia (en anglais) rapporte 2 à 4 fois plus de garçons… Difficile de savoir à qui se fier! Est-ce que c’est une maladie génétique « sexuelle » (en lien avec le sexe de l’enfant)? Ou bien est-ce parce que nous n’éduquons pas les garçons et les filles de la même façon:  un même comportement « agité » chez un garçon serait mieux toléré que chez une fille; ou encore les garçons seraient « éduqués » pour être plus turbulents (on sait que le comportement des adultes est très différent selon le sexe de l’enfant)???

Désobéissance civile

Ce soir, j’ai compris où Gandhi a trouvé l’idée de la désobéissance civile (en fait, ce n’est pas la première fois que l’idée me vient, mais c’était particulièrement frappant aujourd’hui).

Gandhi en 1942 (source de l’image: Wikipédia).

En tout cas, mon fils a très bien compris sa leçon: se laisser tomber, devenir tout mou, surtout au moment de lui mettre un pyjama alors qu’il est bourré de sucre, qu’il n’a pas pu écouter pour la énième fois la publicité annonçant une émission (en plus, la chanson me reste dans la tête!) et qu’il a refusé de nettoyer le maquillage qu’il avait dans la face. Ceci étant dit, il était tout simplement craquant en citrouille.

Morale de la journée: à l’Halloween, on récolte des petits monstres.